Les femmes sont de plus en plus nombreuses à investir le marché de l’emploi. Si elles représentaient 41,8 % de la population active en 1983, il y avait 45,3 femmes pour 100 actifs en 1998. Toutefois, cette quasi parité ne saurait masquer ce que l’on pourrait appeler une véritable loi de la hiérarchie. Plus on s’élève dans l’échelle sociale, plus la part des femmes dans les actifs diminue. Ainsi, si les femmes, toujours en 1998, représentaient 45,3 % des actifs, elles ne rassemblaient que 34,2 % des cadres et professions intellectuelles supérieures1 (PCS 3) et seulement 25,4 % des cadres d’entreprise.

Cependant, lorsqu’on observe le rythme de féminisation des emplois, on s’aperçoit que cette loi de la hiérarchie est de moins en moins nette. En effet, ce sont les emplois de cadres d’entreprise qui connaissent le rythme de féminisation le plus rapide (en terme de flux), alors que parallèlement à cela, ce sont aussi les emplois qui restent les plus fermés aux femmes (en terme de stock). Tout ce passe donc comme si il y avait une sorte de processus de rattrapage en faveur des femmes cadres.

Ainsi, si le nombre d’actives n’a augmenté que de 20 % de 1983 à 1998, passant de 9,71 millions à 11,67 millions. Le nombre de femmes cadres et professions intellectuelles supérieures a lui augmenté de 121 % (de 467 000 à 1,03 million) sur la même période. Quant aux femmes cadres d’entreprise, leur croissance a été exceptionnelle : + 206 % (123000 en 1983, elles sont 376 000 en 1998).

Malgré tout, ce constat de rattrapage est à nuancer. En effet, l’augmentation du nombre de femmes cadres ne signifie pas automatiquement une féminisation de la fonction. L’augme