Mobilité ne rime pas toujours avec sécurité, mais leur bonne articulation est assurément l’une des clés de la sécurisation des parcours.

La culture de l’immobilité

Faciliter les mobilités choisies et construire des garanties autour des mobilités contraintes, jouer sur les différentes dimensions de la mobilité (professionnelle, sectorielle, géographique), tels sont les enjeux d’une révolution d’autant plus douloureuse qu’elle entre en contradiction avec un mouvement tout aussi fort vers l’immobilisation des travailleurs.

Comment déverrouiller les marchés du travail sans les ouvrir à tous les vents ? La question est à l’ordre du jour des grandes négociations sociales françaises engagées en 2006 et qui se poursuivront en 2007 : droit du travail et assurance chômage sont aujourd’hui en chantier, car on a fini par s’apercevoir que la consolidation de certains murs de l’édifice avait pour revers la fragilisation des autres. C’est toute la question de la flexisécurité qui est ici posée, et il faut noter à cet égard que si le slogan cégétiste de la « sécurité sociale professionnelle » a d’abord semblé s’imposer, et avec lui un discours à l’ancienne, tout en immobilité, en droit et en statut, c’est finalement la formule cédétiste de la « sécurisation des parcours » qui s’est imposée, et avec elle le bon sens : ce sur quoi il faut travailler aujourd’hui, c’est le mouvement des personnes, ce sont les parcours. A la pétrification des positions, il faut préférer la sécurisation des transitions.

Les cadres le savent bien, qui construisent bien souvent leur carrière dans le mouvement, changement de poste, d’entreprise ou de métier. Mais si la mobilité peut être une chance, elle est toujours un risque, et trop souvent une contrainte. Pour tous, c’est là que le bât blesse, car no