« Modernisation et fonction publique », tel est le thème de cette table ronde. On peut s’interroger sur les incidences des scénarios de modernisation sur les activités, les conditions de travail, et la carrière des hauts fonctionnaires, comme on peut se poser la question de leurs contributions, réelles ou simplement attendues, positives ou négatives, à ce processus. Ce sont ces sujets qu’aborderont nos quatre intervenants, qui connaissent tous la haute fonction publique, et en parleront selon leur expérience ».

La haute fonction publique : une réforme nécessaire

« Commençons tout d’abord par deux éléments de contexte. Dans les dix prochaines années, près de la moitié des fonctionnaires, dont de nombreux cadres, partiront à la retraite. L’encadrement subira donc un renouvellement massif. Pour des raisons financières, conjuguées à la baisse d’effectifs sur le marché du travail, nous connaîtrons des tensions extrêmement sérieuses sur le marché des cadres. La fonction publique, en effet, sera de plus en plus mise en concurrence avec le secteur privé pour recruter les meilleurs éléments. Ceci imposera une nécessaire restructuration des activités, un accroissement de la mobilité, et une rationalisation des perspectives de carrière. L’internationalisation constitue un deuxième élément. L’Etat est une pièce maîtresse dans la compétitivité générale des nations, et l’on ne peut plus se permettre d’avoir des services publics qui ne soient pas complètement performants.

Quel constat peut-on faire dans ce contexte ? Je souhaite en dresser un en sept points, en insistant sur les aspects négatifs, puisque les points positifs sont connus, et notamment le « souci de bien faire » de l’encadrement. Il faut tout d’abord noter un blocage général des carrières, qui aujourd’hui,