La domination financière a pénétré très loin l’organisation du travail : normes financières, processus et ratios abstraits, perte de temps à faire du reporting, perte de vue du travail réel au sommet de l’entreprise. Ce mouvement a engendré une tendance à l’individualisation des salaires et une décomposition du travail, alors que l’efficacité vient essentiellement de la coopération. La financiarisation a occulté la relation entre le manager et ses équipes au profit de la relation avec l’actionnaire. La coupure entre le top management et le management de proximité est consommée.

En quête d’alternatives managériales

Depuis quelques années, plusieurs entreprises s’essaient à ce que l’on appelle « le travail libéré ». Le but recherché semble être de remplacer partiellement ou totalement un encadrement intermédiaire par un travail d’équipe avec prise de décision collective. L’entreprise cherche ainsi à supprimer les impondérables et à donner aux opérants la possibilité de trouver les solutions par eux-mêmes. L’augmentation de la responsabilisation des personnels de production, la suppression ou le futur positionnement des cadres et encadrants peuvent poser questions : que devient un cadre dans un environnement ou une partie des décisions lui échappent ? Il est capital de ne pas laisser croire que dans le travail dit « libéré » le cadre et l’encadrement n’ont plus de rôle à jouer. Bien au contraire, car pour libérer les équipes des problèmes en les amenant à trouver les solutions, le cadre devra être encore plus manager qu’aujourd’hui. Il semble donc que si une société décide d’avancer dans ce type d’organisation, il est impératif que l’encadrement et ses représentants soient associés dès le départ à la nouvelle organisation.

La question du management est revenue en force à travers la figure du manager de p