Les crises financière et géorgienne ont redonné du lustre à l’Europe en réaffirmant sa vocation politique et sa capacité à peser sur le monde, mais l’Union Européenne reste insuffisamment connue, et partant mal perçue par les citoyens européens qui en font facilement le bouc émissaire de leurs difficultés nationales.

C’est tout l’enjeu de ce livre que de rappeler que l’Europe n’est pas une bureaucratie abstraite, mais un espace vivant et une réalité inséparable de notre vie quotidienne : la monnaie et les prix, la sécurité, le social, tous ces domaines sont aujourd’hui façonnés par des choix européens. Notre Europe insiste au contraire sur la « face cachée » de l’influence européenne, autrement dit sur ce qu’elle a d’ores et déjà apporté d’essentiel à notre vie quotidienne.

Il est clair aujourd’hui que d’autres acteurs jouent sur ses divisions (les États-Unis pendant la crise géorgienne ont tenté d’en jouer pour pousser à la radicalisation, la Russie joue explicitement cette carte sur la question énergétique), sa capacité à s’unir et à développer une action stratégique n’en est pas moins capitale, si les Européens veulent peser sur des enjeux comme la paix et la sécurité internationale, mais aussi les formes de la globalisation et notamment les nouvelles régulations.

Notre Europe rassemble vingt contributions de bons spécialistes et d’acteurs de premier plan, qui analysent l’Union européenne sous l’angle économique et monétaire (« Le succès ambigu de l’euro », par Jean-Pisani Ferry, « Le difficile apprentissage de la mondialisation en Europe », par Daniel Cohen, juridique (« La régulation par le droit » par Philippe Busquin), politique (« L’Europe politique a-t-elle un avenir ? » par Nicole Gnesotto), et géostratégique (« Le projet européen : Occident ou Europe d’abord ? » par Hubert Védrine).