L’image d’une jeune mère reprenant le travail quelques jours à peine après la naissance de son enfant heurte la sensibilité collective, habituée à voir les jeunes mamans s’arrêter pendant plusieurs semaines pour s’occuper de leur bébé. De même, dans une sorte d’inversion des représentations, une autre image apparaît tout aussi surprenante aux yeux de certains : celle d’un père prenant l’intégralité de son congé de paternité pour s’occuper de son nouveau né, tandis que sa compagne a repris le travail. Est-il possible que cette image s’impose un jour dans les mentalités françaises ?

Si c’était le cas, nous aurions fait un grand pas en direction d’une meilleure égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Une telle évolution culturelle marquerait en effet une implication inédite des hommes dans les tâches familiales, domestiques et éducatives, garantissant par là-même aux femmes les mêmes chances que leurs partenaires masculins en terme d’épanouissement professionnel.

Faut-il pour autant allonger le congé de paternité, voire l’aligner, en termes de durée, d’indemnisation et de protection juridique, sur le congé de maternité ? C’est ce que suggère la CFDT Cadres en appelant à un congé de paternité de deux mois.

Si nous en partageons la vision, nous souhaitons discuter la méthode et le calendrier d’une telle réforme.

Les aides exclusives aux femmes : un facteur de discrimination

Avec le recul dont nous disposons aujourd’hui, tout partisan de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes peut être convaincu d’une chose, c’est que les aides qui ne bénéficient qu’aux femmes deviennent inévitablement des facteurs de discrimination pour ces dernières.

Ainsi en est-t-il du congé de maternité, qui a apporté beaucoup aux femmes, mais qui leur a aussi b