La première discrimination s’opère dans l’accès à l’emploi et ce, quel que soit le niveau de qualification. Elle est même renforcée par le diplôme, qui au lieu de favoriser l’insertion peut s’avérer un frein pour les jeunes d’origine étrangère : on ne les embauchera pas sur des emplois de cadres, de peur qu’ils soient mal acceptés par les équipes.... Espace des discriminations dans toute leur complexité, l’emploi et le monde du travail sont des lieux d’intervention à privilégier dès lors que l’on se préoccupe d’insertion. Les cadres, et notamment les cadres syndiqués, se trouvent ici dans une situation clé, à la fois comme recruteurs et comme acteurs de la promotion.

Nous touchons ici à une question centrale pour notre époque : la prise en compte de la diversité. Pour bien la comprendre, il faut aussi reconnaître l’existence de nouvelles peurs, et de nouveaux défis. Pour le syndicalisme, ce sont de nouvelles actions, de nouvelles luttes pour redonner forme à une société déformée par la ségrégation urbaine et les nouvelles inégalités.

Le respect des libertés et l’égalité de traitement sont pour la CFDT affaire de valeurs et de convictions. Mais ce sont aussi des questions qui demandent à être abordées avec méthode. Pour agir concrètement et durablement, on ne peut pas s’en tenir à certaines postures : sans nécessairement être exclues, elles doivent être dépassées pour permettre des changements en profondeur.

La première de ces postures, c’est la judiciarisation. Il faut apprendre à sortir des visions manichéennes. L’efficacité du combat contre les discriminations ne repose pas uniquement sur la prise en charge d’une victime et la désignation d’un coupable. Au-delà des situations explicites qui ne devraient soulever aucune difficulté au regard de l’arsenal juridique, nos équipes sont souvent confrontées à des cas plus complexes où la responsabilité est plus diffu