Le système de sécurité sociale canadien est basé sur la prise en charge publique de l’assurance hospitalisation et de l’assurance maladie (recours au médecin) : il n’y a ni cotisations, ni ticket modérateur. La contribution du gouvernement fédéral aux dépenses de santé ayant tendance à diminuer, les provinces, et en particulier le Québec, ont adopté des politiques de rationalisation et de compressions des dépenses. L’assurance médicament voit coexister secteurs privé et public (provincial). Le « soutien au revenu » (les minima sociaux) et l’assurance chômage sont de compétence fédérale.

Contrairement à d’autres provinces, le Québec a choisi d’intégrer système de santé et système social dans un même ministère. Le régime d’assurance hospitalisation est géré directement par les services ministériels ; le régime d’assurance maladie, la part publique de l’assurance médicaments et un certain nombre de programmes de santé publique sont gérés par la Régie d’Assurance Maladie du Québec (RAMQ) qui est financée par le budget provincial mais jouit de l’autonomie financière.

Une « transformation » sanitaire et financière

L’opération « transformation » du système de santé a été mise en place par le premier gouvernement Bouchard et son ministre de la santé Jean Rochon à partir de la fin 1994. Elle visait à améliorer le système de santé (les hôpitaux et les médecins relevaient de systèmes très séparés, l’assurance médicament entraînait des effets pervers) mais aussi à assainir les finances publiques (les dépenses de santé représentaient le tiers des dépenses publiques, dix pour cent du PNB provincial et augmentaient de 15 % l’an, le vieillissement de la population risquant d’accroître encore ce chiffre).

La réforme a compris plusieurs volets : le virag