S’adaptant à la diversité des entreprises, au plus près de leurs stratégies et de leurs contraintes opérationnelles, la RSE répond à trois enjeux de notre économie mondialisée : un enjeu démocratique et social de prise en compte de l’impact des activités d’une entreprise sur ses parties prenantes (salariés, sous-traitants, fournisseurs, clients, riverains, etc.), un enjeu de soutenabilité environnementale de l’économie, et un enjeu de gouvernance et de transparence. Les pouvoirs publics ont donc naturellement accompagné le développement de la RSE.

La RSE s’impose ainsi comme un trait de caractère essentiel de l’entreprise moderne, mais continue d’être perçue avec un certain scepticisme par les acteurs du monde du travail. La RSE reste encore trop dépendante de l’engagement personnel du chef d’entreprise, et encore trop peu présente dans les PME. Par ailleurs, si les grandes centrales syndicales affichent presque toutes un soutien proactif au développement de la RSE1 au niveau confédéral, un important travail de conviction reste à conduire auprès des délégués du personnel au sein des entreprises. Enfin, les entreprises mettent en avant leurs pratiques socialement responsables d’abord auprès des parties prenantes extérieures (clients, investisseurs), en négligeant souvent d’en faire une promotion suffisante en interne et d’impliquer leurs salariés en amont et en aval.

Ces constats nous conduisent à nous interroger sur le rôle que peuvent et doivent jouer les salariés dans la construction de la responsabilité sociale et environnementale de leurs entreprises. Cette question, qui se situe pour l’instant dans l’angle mort des politiques publiques en matière de RSE, fait l’objet d’un intérêt croissant chez les acteurs.

Les salariés, premières parties prenantes de l’entreprise

La crise que nous t