Sommes-nous condamnés, en France, à l'échec de la réforme de l'Etat, plus exactement à l'échec, par l'Etat, de la réforme des services publics, de ses fonctions régaliennes ?

Il n'y a pas de fatalité de l'échec

Exception faite de la réforme réussie de la Défense, on pourrait le croire. Il faut pourtant résister à cette tentation.

Car des échecs tels que ceux de la réforme de l'administration fiscale, de l'Education Nationale, ou des retraites, interpellent. Ces échecs interpellent les organisations syndicales comme les responsables politiques ou administratifs, qui refusent de voir solder les tentatives de réforme par le départ des ministres concernés ? Il faut donner acte à la CFDT, dans l'Education Nationale (SGEN) comme aux Finances, de ne s'être jamais laissé aller à cette curieuse posture syndicale.

Nous avons, à la CFDT, la conviction qu'il n'y a pas de fatalité de l'échec. Je voudrais vous faire partager l'idée que la réforme est nécessaire, qu'il faut la rendre possible. Encore faut-il s'entendre sur quelques idées sous-jacentes à la réforme.

La réforme ne va pas de soi...

La première de ces idées, c'est de ne pas croire que la réforme va de soi. Il ne faut pas présumer de la réalité et de la force de cette apparente évidence, qui s'imposerait d'elle-même.

C'est cela le premier acte de la réforme, le premier débat à mener. Il faut convaincre de sa nécessité.

... elle n'est pas une contrainte venue de l'extérieur

Et pas n'importe quelle nécessité. Trop souvent, la réforme est présentée comme le résultat d'une contrainte, ne pouvant qu'entraîner des sacrifices pour ceux à qui elle s'appliquera. C'est l'id