Si nos relations avec le mouvement altermondialiste sont quelquefois un peu fraîches, il semble pourtant que nombre de nos militants soient engagés dans des organisations « alters », et en particulier au sein d’Attac. Cela ne nous invite-t-il pas à envisager une collaboration, ou tout au moins un dialogue plus étroit entre la CFDT et l’altermondialisme ?

Il faut souligner pour commencer qu’il y a eu un changement d’approche, avec le glissement de l’antimondialisme à un altermondialisme plus nuancé. L’idée qu’« un autre monde est possible » est évidemment plus facile à relier à notre syndicalisme que la diabolisation de la mondialisation.

Pour nous, ce qui doit faire sens, c’est l’engagement contre les dérèglements de la mondialisation, sans altérer l’idée de la solidarité internationale qui est au cœur du mouvement ouvrier. Or, le risque existe de voir certaines bases rejoindre les impasses du souverainisme et du protectionnisme. Et il ne faut pas se dissimuler que parmi les altermondialistes français, certains connaissent eux aussi cette tentation ; cela apparaît clairement, en tout cas, dans leurs débats.

A partir de là, pourquoi ne pas tenter de se rapprocher ? L’un des problèmes que doivent affronter les altermondialistes, c’est la coexistence de logiques de cause (souvent généreuses, d’ailleurs, la question n’est pas là), au détriment du temps de la synthèse. Le syndicalisme international, quant à lui, doit au contraire rechercher en permanence le compromis entre des logiques contradictoires : emploi, droits de l’homme, environnement, autant d’exigences qui sont souvent difficiles à associer et que notre tâche est de parvenir à concilier. Cette différence de méthode tient à ce que nous nous situons dans l’action. Nous avons une obligation de propositions et de résultats, d’abord sur les lieux de travail, là où nous