La nature de l'actionnaire détermine la stratégie de l'entreprise et donc la nature des critères et outils de gestion qu'elle utilise. D'un autre côté, à travers la médiatisation des décisions de groupes de plus en plus mondialisés, différents acteurs font entendre leur voix, contribuant à certains infléchis- sements, la gestion de leur image par les groupes pouvant être un élément important de leur propre performance économique et financière. Les groupements de consommateurs, les clients, les fournisseurs, les défenseurs de l'environnement ont obtenu des garanties, en relation avec leur point de vue spécifique.

La nature et les outils

Si les salariés sont actionnaires, que ce soit de l'entreprise avec laquelle ils ont un contrat de travail ou d'autres, directement (portefeuille personnel) ou indirectement (par l'intermédiaire des investisseurs institutionnels) ils ont une parcelle de pouvoir, plus ou moins importante en fonction du pourcentage du capital qu'ils possèdent et de la dispersion de l'actionnariat. Une des questions est celle de savoir s'ils tentent d'utiliser cette parcelle de pouvoir pour imposer d'autres critères que celui de la « création de valeur pour l'actionnaire ».

Quand nous nous apprêtons à placer notre argent, il nous faudrait approfondir la réflexion sur la dualité « force de travail/poids des actionnaires » qui est du même genre que celle « producteur/consommateur » qui se pose à nous lorsque nous faisons nos courses dans un supermarché : est-ce que nous devons placer notre argent dans un fonds de pension qui nous (moi-même salarié, mon collègue, mon compatriote, mon concitoyen du monde) licenciera peut-être au nom d'une gestion rigoureuse pour obtenir un retour sur investissement de 15 % ?