C’est un truisme que de dire que le management est en train d’évoluer. Les technologies numériques telles l’œuf et la poule contribuent à des changements correspondant à des questions qui sont profondément au cœur du mouvement social et ouvrier. L’émergence des nouvelles pratiques managériales remet en question un management basé sur le contrôle dans la tradition d’un système hiérarchique pyramidal dans lequel le chef décide de tout et surveille ses salariés qui doivent obéir et exécuter les ordres. C’est sur ce principe que fonctionnent tous les échelons hiérarchiques, avec au plus bas l’agent de maîtrise qui souvent a été désigné comme petit chef. Ce management « traditionnel » fixe les objectifs, décide des moyens pour les atteindre et ensuite les surveiller et contrôler leur mise en œuvre et les résultats obtenus en assurant une régulation à partir de ce contrôle.

Les salariés exécutaient les décisions prises par les chefs. C’est ainsi que l’organisation du travail a été structurée afin de l’optimiser chacune des tâches au maximum dans le cadre d’une rationalisation taylorienne. Les systèmes d’information ont encore plus renforcé cette situation en la généralisant à toutes les fonctions de l’entreprise. Le travail a été restructuré en mettant en place une organisation autour des processus. Ainsi rénové, il a permis aux entreprises de faire d’immenses gains de productivité. Nous voudrions dans cet article expliquer comment les nouvelles pratiques qui sont en train d’apparaître rejoignent un courant aussi ancien que le mouvement ouvrier car ils posent la question des modes de décisions et de pouvoir dans l’entreprise. Et ce que l’on qualifie donc de « nouveau » correspond à des questions soulevées déjà au cours du dix-neuvième siècle.

Au préalable, il faut distinguer la collaboration de la coopération telle qu’elle a été définie par Robert Owen, le père