Le dialogue social européen entend participer à l’intégration européenne depuis son origine mais c’est depuis le milieu des années quatre-vingt sous la présidence « Delors » qu’il a vraiment trouvé sa place. Non seulement dans le dialogue entre Commission et partenaires sociaux et par la capacité de ces derniers à développer par des accords les droits des travailleurs européens, mais également par le développement d’outils de dialogue supra-national, qu’il s’agisse des comités de dialogue sectoriel ou des comités d’entreprises européens.

Si le cadre institutionnel est fourni, les dernières années ont été difficiles. La Commission « Barroso » n’a pas marqué beaucoup d’intérêt pour le dialogue social alors que l’Union devait digérer la réunification réalisée à partir de 2004, la création de l’Union économique et monétaire avec la création de la monnaie commune alors que la crise de l’euro modifiait considérablement l’articulation entre l’économique et le social.

Confrontations Europe a réalisé une étude analysant comment les différents niveaux de dialogue social en Europe abordaient les mutations majeures que sont les transitions numériques et les transitions énergétiques… Nous avons notamment constaté les difficultés auxquelles étaient confrontés beaucoup de comités de dialogue sectoriel pour aborder les enjeux stratégiques et l’anticipation des filières et des secteurs industriels. Leurs travaux, en dépit de leurs qualités, ont trouvé peu de déclinaisons nationales, ce qui limite fortement leur efficacité. Au final, nos systèmes de relations professionnelles se sont assez peu européanisés.

Nous avons aussi vu des expériences intéressantes confirmant que le dialogue social peut être un outil efficace face aux mutations de nos sociétés. C’est le cas de formes de dialogue dans des territoires. Ainsi, en Emilie- Romagne (Italie), un travail d’une multitud