« Le président F.H. Cardoso est très critiqué parce qu’il ne fait rien dans le domaine social alors qu’il avait été élu aussi sur un discours social » explique Afonso Celso Pola, sociologue professeur d’université. Pour lui, le sort de la société brésilienne ne s’est pas amélioré avec le plan Réal, le chômage empire, de plus en plus de gens vivent dans la rue, y compris des ouvriers qui n’ont pas les moyens de payer les transports bi-quotidiens et ne retournent chez eux que le week-end. Si le gouvernement s’est approprié un slogan de la CUT « aucun enfant hors de l’école », les actions qu’il a prises contre le travail des enfants sont insuffisantes. Un projet de bourses d’études est prévu mais seulement trente mille enfants par an ont été retirés du marché du travail, sur un total de quatre millions et demi d’enfants de cinq à quatorze ans contraints de travailler. Certains le font dans leur famille, d’autres sont ouvriers agricoles, beaucoup emballent les achats dans les supermarchés ou travaillent à la mine. L’idéologie dominante présente le travail des enfants comme éducatif : mieux vaut travailler que traîner dans la rue. « Une partie de l’élite est encore esclavagiste » commente Renato, un syndicaliste pauliste « en particulier les grands fazendaires qui considèrent que l’école n’est pas pour les fils de paysans ». Le niveau scolaire est très bas : en moyenne les enfants ne suivent l’école que pendant quatre ans. Si le taux d’analphabétisme est officiellement de 18 %, une ville comme São Paulo compte un tiers d’analphabètes fonctionnels.

L’éducation, une priorité non contraignante

Le gouvernement Cardoso dit qu’il convient d’investir plus dans l’éducation mais cette déclaration n’est pas dénuée d’une certaine ambiguïté, comme lesouligne Rafael Bicuto