Debout, mobilisés, prenant la parole avec une précision, une qualité de l’argumentation que beaucoup d’entre nous n’attendaient probablement pas, la génération montante a exprimé non seulement son inquiétude devant l’avenir, mais aussi le sentiment du mépris qu’elle ressentait de ses aînés.

Contenu social du CPE : la fin du contrat de travail ?

Tout se passe comme si la génération aujourd’hui au pouvoir tant politique qu’économique, s’était entendue par avance quant à la précarité, inédite dans son ampleur, que subirait une génération à venir sur le marché de l’emploi, avec un discours fataliste : « C’est inévitable… on ne peut pas faire autrement… la mondialisation des marchés nous y contraint »… jusqu’aux propos assez étonnants de Laurence Parisot nous expliquant que « la jeunesse est une maladie dont on guérit », on pouvait difficilement afficher pareille méfiance conservatrice à l’égard des générations adolescentes !

Deux points ont focalisé l’attention sur le CPE : la non-motivation du licenciement, disposition contraire aux traités internationaux que la France a ratifiés, et la période d’essai abusivement longue. On peut y déceler la signature d’une évolution inouïe en matière de rapports sociaux, à savoir que le CPE n’est quasiment plus un contrat (de travail). En effet, il ne comporte plus qu’un engagement réciproque minimaliste des deux parties pendant deux ans.

Le plus intéressant à noter se situe des côtés des employeurs, arguant d’une part du « malaise psychologique » à licencier, que le CPE gommerait dans sa phase initiale, où toute forme classique de rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur, avec sa procédure codifiée (entretien préalable avec motivation de la cause réelle et sérieuse, et recours juridique possible)