Du côté de la demande d’épargne, le comportement des ménages est essentiellement fonction à long terme de facteurs socio-démographiques : entre 1995 et 2030, la composition par âge de la population va se modifier de façon importante. Le taux de dépendance des personnes âgées (indiquant la pression sur les revenus devant être transférés des actifs aux non actifs), passerait de moins de 25 % à 40 %, soit environ de cinq actifs pour un retraité à 2,5. Même si la baisse des effectifs jeunes de 0/14 ans permettait un transfert des dépenses familiales vers les retraites, (ce qui n’est pas automatique compte tenu des exigences accrues de qualité de l’éducation) l’effort à faire resterait important, le ratio de dépendance totale augmentant quand même de 33 %.

Ceci entraîne partout depuis le début des années quatre-vingt le développement de l’épargne financière. Si on observe l’augmentation de la richesse financière, l’ensemble des avoirs accumulés en dépôts, actions, obligations, etc., rapportée au revenu disponible des ménages, on constate pour la France un ratio assez faible de 0,85 dans la période 1981/85. La capitalisation financière de la France se situait à ce moment très largement en dessous de la plupart des autres pays à niveau de vie équivalent. Depuis, par l’intermédiaire d’une épargne de plus en plus canalisée vers des avoirs financiers, on remarque un développement généralisé de la richesse financière. Partout les agents essaient d’accroître cette richesse en fonction de leurs besoins en revenus futurs. Ils placent de plus en plus leur épargne dans des investissements du type action, dont la valeur augmente plus vite que le niveau général des prix.

Un déplacement des formes d’épargne

Ceci n’est pas sans conséquence sur l’offre d’épa