Al’issue de la Seconde Guerre mondiale, le fonctionnement du système italien était facilité par l’existence d’une grande confédération syndicale unique, appelée CGIL (Conferazione generale italiana del lavoro) qui avait remplacé le syndicat fasciste, structure également unique et même obligatoire, mais dépourvue d’un pouvoir contractuel autonome. Le caractère unitaire du nouveau syndicat a été solennellement proclamé en 1944 par le « Pacte de Rome » signé par les trois grands courants de la lutte antifasciste : communistes, socialistes et chrétiens-démocrates.

Des courants aux confédérations

Mais très vite, comme dans d’autres pays européens, la guerre froide a provoqué une scission dans le mouvement syndical et la création de deux nouvelles confédérations. La plus grande des deux est la CISL (Confederazione italiana sindacati lavoratori), créée en 1950 par des syndicalistes catholiques. Dans la même année 1950, des dirigeants syndicaux laïcs, proches des partis socialiste et républicain, ont créé l’UIL (Unione italiana del lavoro), dont le secrétaire général a traditionnellement été membre du parti socialiste.

Malgré cette scission, la CGIL a pu maintenir jusqu’à nos jours son hégémonie incontestée sur le mouvement syndical italien. Pour garantir un certain pluralisme intérieur, ce syndicat a été longtemps officiellement structuré en trois « courants » internes : communiste, socialiste et « troisième composante » (sans adhésion partisane ou proche de partis gauchistes « extraparlementaires »). Officiellement, les courants ont été dissous et l’indépendance du syndicat par rapport aux partis érigée en règle de principe.

De façon moins formelle, l’appartenance politique continue à jouer un grand rôle pour