Jérôme est cadre commercial. Il donne à son client son numéro de portable personnel. « N’hésitez pas à m’appeler, quelle que soit l’heure… si c’est après 20 heures, je préparerai la fiche d’intervention pour que le service technique l’ait dès l’ouverture des bureaux le lendemain. Â»

Corinne mange son sandwich sur le coin de son bureau sans faire de pause à midi : « je préfère, ainsi je quitte plus tôt pour m’occuper de ma fille. Je terminerai mon dossier à la maison, après dîner Â».

Sébastien quitte son dernier client à 20 heures ce vendredi soir : « En semaine, je travaille après dîner mais pas ce soir !... Le week-end est réservé aux enfants. Je regarde juste mes mails le dimanche soir Â».

Des exemples que chacun pourrait multiplier, qui montrent, même si l’habitude n’est pas nouvelle, que de plus en plus de salariés entremêlent travail et vie privée sans mettre les barrières traditionnelles des horaires contractuels de travail.

Pourtant, dans la contractualisation entre employeurs et salariés, quel que soit le secteur, public ou privé, le temps de travail continue à borner en principe la période durant laquelle l’employeur peut exercer son emprise sur le salarié et ce temps de travail reste également un moyen d’évaluer sa prestation et donc sa rémunération. Or nous constatons chaque jour que le binôme temps/lien de subordination n’a plus de limites.

Deux tiers des cadres travaillent chez eux

Pour mieux comprendre ces comportements qui tendent à devenir la norme, la CFDT Cadres vient de conduire une enquête qui a recueilli plus de 3 000 réponses. Les cadres y ont exprimé leurs habitudes de travail, leur organisation personnelle, leur ressenti et celui de leurs proches quant Ã