Aujourd’hui, même si la réalité individuelle est très diversifiée et la moyenne réelle de départ en retraite bien en-deçà, la barrière des 60 ans reste un seuil symbolique qui signifie la fin de l’activité professionnelle et souvent du jour au lendemain, l’inactivité. Que la fin de vie professionnelle soit vécue de façon positive par un investissement dans le travail jusqu’au dernier jour ou que les dernières années, pour différentes raisons, soient plus difficiles et l’arrivée de la retraite attendue avec soulagement, toutes les études et enquêtes confirment que le passage à la retraite du jour au lendemain reste une étape délicate. C’est notamment le cas pour les cadres.

Le travail et l’investissement dans le travail constituent un socle social identitaire. Pour les cadres, le temps consacré à cet investissement exclut souvent la possibilité d’autres réseaux de relations, associatifs par exemple. En perdant le contact quotidien avec leur univers professionnel, ils perdent en général leurs réseaux de relations.

Passer d’un temps imposé même pour des cadres très autonomes à des temps choisis librement ou encadrés par des contraintes personnelles est un exercice déstabilisant. Nombre d’incidents de santé voire de périodes de dépression apparaissent dans cette phase de recomposition identitaire qui pourraient être évités par une sortie du travail aménagée « en douceur ». Mais en France, on ne sait pas faire !

Mon rapport récent du Conseil économique, social et environnemental intitulé Seniors et cité évoque quelques pistes nouvelles reprises ci-dessous.

Autoriser des formes de compromis entre travail rémunéré et activités librement choisies

L’amélioration globale de la santé, l’allongement de la durée de vie concourent à créer une longue période d’inactivité et auj