Les MEF emploient quelque 140 000 personnes dont plus de 44 000 agents de catégorie A. Les effectifs ont été réduits de 10 000 en dix ans et l’administration fait l’objet de profondes réformes et restructurations. On distingue à « Bercy » le ministère chargé du budget de l’Etat et celui chargé de l’économie et de la régulation du secteur financier. Les principales directions ministérielles de ce dernier sont la direction du Budget, la direction générale des Finances publiques (DGFIP), la direction générale du Trésor, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la direction générale des douanes (DGDDI) ou encore l’inspection générale des finances.

Leur vocation historique est la gestion des finances publiques, c’est-à-dire le recouvrement des impôts, la dépense de l’État, la préparation du budget, des fonctions de politique économique et industrielle. La gestion prévisionnelle des effectifs et l’accompagnement RH et social nécessaires à la réussite de ces réformes n’existent pas : les cadres se retrouvent en « première ligne ». Ils doivent sans cesse jongler entre les différentes missions qui leur sont confiées et leur rôle de manager.

De la difficulté d’être cadre à Bercy

Etre cadre à Bercy, c’est en effet mettre en œuvre des décisions stratégiques sans les maîtriser. Je prends quelques exemples. Les cadres de proximité en Douane ne sont pas associés aux réorganisations immobilières : ils doivent se battre pour obtenir la moindre information, on leur conseille même parfois de se rapprocher des organisations syndicales qui en savent plus qu’eux. On est clairement face à un « système culturel de défiance des grands directeu