Le militant syndical s’engage à partir de situations concrètes personnelles et à y apporter des réponses collectives. S’engager pour chacun, agir pour tous, dit le slogan de la CFDT. Engagé dans le monde associatif à la Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV)1, je pense également « faire du syndicalisme » en participant à l’intérêt général via une défense individuelle. Il m’a semblé évident, en tant que consommateur, de rejoindre une association pour défendre nos droits collectivement. Ce faisant, cet engagement fabrique de la citoyenneté : le consommateur devient acteur. Plus il choisit, moins il subit. Habitants avec mon épouse dans les années quatre-vingt un quartier HLM, le droit au logement a occupé une place particulière dans nos premières actions : représentation des locataires avec les personnes élues auprès des bailleurs sociaux, encadrement du prix des loyers, accompagnement à l’état des lieux…

Cet engagement à la CLCV, s’est ancré davantage avec la tenue de permanences de défense du consommateur : problèmes de location, de malfaçons, de clauses abusives dans les contrats. J’y ai appris l’art de la médiation, de l’écoute, du conseil et de l’accompagnement de dossiers juridiques. Le parallèle est ici étonnant avec celui de permanent syndical. Cet accompagnement apporte son lot de satisfactions (défendre des consommateurs contre l’arbitraire de propriétaires ou de vendeurs peu scrupuleux…), mais aussi son lot de frustrations : trop peu de personnes défendues s’engagent pour les autres. Dans une association comme celle de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) que je préside, sur un peu plus de cent adhésions, plus de la moitié est liée à l’ouverture de dossiers et les adhésions ne sont pas renouvelées l’année qui suit. Même si c’est plus rare, certains consommateurs défendus par la CLCV deviennent parfois des mi