La fédération a initié, suite à l’accord interprofessionnel sur la qualité de vie au travail (QVT)1, une démarche d’intervention sur le travail dans l’entreprise2. Celle-ci ne se limite pas aux conditions de travail et aux enjeux de santé. Et comme le sujet est large, la méthode compte autant que l’objet de négociation. Discuter du travail, c’est partir du terrain concret et quotidien avec des acteurs volontaires pour le faire. C’est à ces conditions qu’il y a un effet réel sur le quotidien des salariés. De fait, on peut estimer qu’il y a une certaine continuité entre la QVT et l’ARTT3 il y a près de vingt ans en tant que dernière obligation qui a vraiment contribué à faire bouger les choses. La critique syndicale sur l’organisation du travail est incontournable. Dans les grandes entreprises (et administrations), nous constatons que la gestion a pris le pouvoir, à tel point que les systèmes de reporting4 tournent presque uniquement sur et pour eux-mêmes. Les applications concrètes dans le domaine de la gestion des organisations du travail en lean management5, telles que mises en œuvres en France, laissent peu d’espaces d’expression. Les outils et les méthodes déployés, en ne répondant qu’aux objectifs financiers et productifs, ne permettent pas réellement de mesurer la réalité du travail, notamment en ne repérant pas les actions correctives engagées par les salariés dans leur activité.

Renouveler dialogue social et syndicalisme

La démarche est pragmatique et il n’y a pas d’obligation de résultat (quel serait-il, d’ailleurs ?), à la différence d’une négociation obligatoire et instituée. Il s’agit de décider à plusieurs de se pencher sur le travail lu