Comment se construisent les parcours professionnels, quels facteurs déterminent la carrière des cadres ?

La norme de disponibilité

Tout suggère que la disponibilité présentielle et la mobilité conditionnent une carrière ascensionnelle, creusant au passage l’inégalité des chances entre hommes et femmes. Le fameux « plafond de verre » révèle en creux que les normes de carrière favorisent les hommes, et en particulier ceux qui trouvent dans la vie familiale les ressources d’un investissement au travail important.

Dans les couples à « double carrière », où les deux conjoints occupent des positions de cadres, des bricolages précaires et des tentatives de contournement de la norme de disponibilité permettent aux femmes d’optimiser un parcours professionnel, au prix de certains renoncements (moindre exigence dans le contenu du poste, célibat géographique, refus de certaines mobilités…).

Là où l’engagement dans une vie de couple et la présence d’enfants apparaissent comme des facteurs favorables pour les hommes, ils jouent dans le sens d’un « escalier inversé » pour les femmes, puisqu’en dépit d’un taux important d’activité féminine, les femmes continuent d’assumer la quasi-totalité des tâches domestiques et familiales.

Ces constats mettent en avant la limite des dispositifs d’aménagement du temps de travail, qui ne sont, de fait, investis que par des populations féminines.

Tant que la norme de disponibilité sera structurante sur le déroulement d’une carrière, alors les comportements des individus se différencieront selon que les uns ou les autres ont à concilier leur engagement professionnel avec d’autres formes d’engagement. Il reste clair que du côté des attentes, notamment auprès des jeunes cadres, une évolution est repérable en faveur d’un meilleur