Lorsqu'une démarche d'égalité professionnelle est intégrée dans une démarche d'aménagement et réduction du temps de travail, les choses se passent différemment que lorsque l'entreprise considère qu'il s'agit de deux dossiers différents à traiter séparément. Les entreprises tiennent mieux compte de la situation respective des hommes et des femmes, que ce soit dans la méthode ou dans les modalités de l'ARTT : le souci d'encadrer la flexibilité est plus fort, des garde-fous sont fixés, on prend en considération les autres temps sociaux. L'ARTT est alors à la fois plus créatrice d'emplois et d'égalité.

C'est la conclusion que tire Annie Junter-Loiseau de sa participation à une étude européenne sur les procédures d'aménagement et réduction du temps de travail et d'égalité professionnelle entre les genres en Europe.

Mais elle considère qu'à cet égard la France est la mauvaise élève de l'Europe. La filiale française d'Ikea est ainsi un magnifique contre-exemple : malgré son affichage des valeurs familiales, cette entreprise n'a pas pris en compte l'égalité professionnelle dans son projet d'ARTT. La population salariale est très jeune, sans charge de famille et les candidats au recrutement ont tellement bien intégré cette composante que ne se présentent que des jeunes gens mobiles qui savent qu'ils correspondent aux critères de flexibilité exigés par l'entreprise.

Si les inégalités entre hommes et femmes sont placées sous quelques projecteurs, on parle peu des inégalités entre femmes. Or, celles-ci ont tendance à se renforcer depuis les cinq dernières années, considère aussi Annie Junter-Loiseau, qui cite le cas de trois femmes d'une collectivité locale (une attachée titulaire, une contractuelle chargée de communication et une ingénieur des services techniques), ayant le même type de diplômes, le même âge et la même ancienneté... et des positions professionnelles et des rém