On sait que la VAE dépend largement des institutions, qui conservent un rôle central dans le processus de validation. Elle pourrait pourtant être conçue comme un dialogue tripartite avec la personne, et avec l’entreprise. Quelle pourrait être alors la place des cadres dans ce processus ?

Je pense qu’ils sont amenés à jouer un rôle central, aussi bien comme relais d’information auprès des salariés qu’en tant qu’acteur dans le processus de VAE au côté des « valideurs ». Cela suppose toutefois qu’ils aient une connaissance des outils et procédures qui existent déjà, et qu’ils les coordonnent. L’entretien professionnel, par exemple, est un moment privilégié pour aider à la constitution du dossier de VAE ; il doit également être exploité pour construire un projet dans lequel pourrait s’inscrire l’objectif de certification par la VAE.

Il s’agit ainsi pour les cadres de contribuer à articuler le projet de la personne et celui de l’organisation. La démarche d’accès à la certification par la VAE, comme toute démarche d’évaluation ou de mise en place d’un plan de formation, pourrait être pour les cadres une bonne occasion de redéfinir les compétences. Le salarié doit savoir quel usage il pourra faire de la certification qu’il a obtenue par la VAE : changer de service, bénéficier d’une promotion… Cela ne peut se faire tout seul, l’entreprise est nécessairement amenée à participer à un projet dont elle peut par ailleurs tirer parti. Il y a enfin un rôle plus sensible du cadre, qui consiste à évaluer les risques, les chances de réussite, à aider et conseiller un salarié qui aura rarement toutes les clés en main et ne se rendra pas compte de ses possibilités. Les cadres ont un rôle important à jouer dans la constitution des preuves attendues, dans l’identification des activités à décrire dans un dossier, dans le suivi des étapes jusqu’à l’obtention de la certifica