Ce livre a-t-il été écrit, comme tant d’autres dans le domaine du management pour répondre à un effet de mode ?

Au dire des auteurs, il n’existait rien sur le sujet en français, or il s’agirait d’une question cruciale, d’une préoccupation prioritaire des directions générales des entreprises.

Si cet ouvrage présente de l’intérêt, ce n’est pas tant par la question qu’il prétend traiter, ni même par la manière dont il répond à cette question.

La question fondamentale qui se pose au management, n’est probablement pas la focalisation sur les hauts potentiels mais la détection et la détermination des potentialités de chaque collaborateur et les moyens à mettre en œuvre pour atteindre l’efficacité maximale en s’appuyant sur les compétences de chacun.

Et de ce point de vue, les apports de l’ouvrage sont tout à fait remarquables, apportant les éléments permettant la détection des potentiels, leur estimation, leur valorisation, l’analyse des compétences, les moyens de gérer les compétences des collaborateurs et de les aider à contribuer aux résultats.

Le deuxième apport de l’ouvrage, et c’est peut-être là une question relevant non pas à proprement parler du management mais qui est sociale et politique, même si le management des entreprises participe à la mise en œuvre des réponses : comment, pays par pays, les élites se forment et se reproduisent. Sont étudiés successivement les modes français, allemand, britannique, italien, israélien, polonais, africain, américain, chinois et japonais. Le reflet de cultures particulières ! intéressant !

Pour le reste et pour revenir au thème affiché, il ne semble pas que des méthodes normatives permettent de générer des outils universels.

Toutes ces questions sont bien trop liées aux cultures particulières et à l’action directe des chefs d’entreprises pour que les responsables RH y aient une place primordiale.

Qu’ils aient moyen d’agir au niveau des collaborateurs, certes, mais ont-ils une réelle action pertinente au sommet de la pyramide ?

Dans une pyramide inversée qui place au centre des préoccupations la première ligne, au contact du client, faut-il consacrer beaucoup d’énergie à cette question ?

Décidément, les modes managériales sont pleines de contradictions !