L’industrie du futur correspond à un nouveau système technique. Il est fondé, de façon non exclusive, sur un ensemble de technologies, souvent nommées technologies 4.0, correspondant à une 4ème révolution industrielle. Elles sont à divers niveaux de maturité, certaines sont déjà diffusées, d’autres apparaissent dans les entreprises : intelligence artificielle (IA), big data, robots et cobots, Internet des objets, fabrication additive, simulation, réalité virtuelle et augmentée, plateformes collaboratives… Toutes ces technologies appellent de nouvelles compétences collectives et individuelles. À cela s’ajoutent des outils, encore plus ou moins diffusés, qui concourent à l’efficacité opérationnelle des entreprises industrielles : les outils de gestion du cycle de vie des produits ou Product Lifecycle Management (PLM), de gestion de la chaîne logistique ou Supply Chain, de production économe ou Lean Manufacturing, de gestion des processus industriels ou Manufacturing Execution System (MES) appellent de nouvelles façons de faire et de penser l’industrie, donc de nouvelles compétences. Dans ce contexte, il est devenu évident que la mise en système de ces technologies, pour en tirer la meilleure part, passe par la continuité numérique des entreprises et des filières. Devenue une base essentielle de leur compétitivité, elle est au cœur des stratégies 4.0 que mettent en œuvre les grandes entreprises et nombre d’entreprises de taille d’intermédiaire, les PME industrielles doivent s’y mettre, plus qu’elles ne le font encore aujourd’hui[1].

 

Un nouveau paradigme industriel se met ainsi en place, dont la première des caractéristiques est la réduction de dichotomies, la disparition progressive de limites entre industrie (au sens classique) et services, de frontières entre tangible et intangible, etc. ; mais l’ancien paradigme demeure et cohabite avec le nouvea