Ces années ont même connu une vague de suicides dans les grandes entreprises, imputés alors au travail. Le travail tuerait-il alors que son manque – par le chômage – se faisait également douloureusement sentir ? Il faut dire que ces années 2000 ont été riches en évolutions de toutes sortes. Ce sont des années de bouleversements rapides tant organisationnels que technologiques : juste-à-temps, numérique, adaptation et vitesse caractérisent cette période qui a vu naître la revue. À l’époque, l’Anact et son réseau ont continué à parfaire leurs modes d’interventions : aller sur le terrain, prendre contact avec les acteurs, tenter de transformer paritairement et de façon participative le travail et son organisation. Pour nous, les RPS ne témoignaient pas de pathologies individuelles. C’était le travail qui était en souffrance et qu’il s’agissait de soigner : des changements trop brusques, mal construits, sans l’avis de celles et ceux sur qui ils s’appliquaient, devaient être mis de l’avant pour comprendre et expliquer la situation. Trop de contraintes d’un côté, des exigences multiples – temporelles, qualité, relationnelles – et d’un autre côté, trop peu de marges de manœuvre, de reconnaissances et de moyens. Tous les ingrédients pour une vraie « crise » du travail étaient alors réunis. Il fallait parer au plus urgent. Intervenir dans des situations difficiles, conflictuelles sans la présence d’un dialogue social de qualité. Il a fallu également proposer aux acteurs des modes de raisonnement et sortir des accusations psychologisantes réciproques.

Il est vrai que pour l’Anact, c’est en faisant collaborer ensemble les acteurs qu’il est possible de trouver des solutions. Nous ne sommes pas des experts qui viennent proposer aux acteurs des vérités intangibles : c’est avec eux que la résolution des problèmes auxquels ils font face devient possible. De plus, d’autres modèles peuvent être proposés – des