Commençons par les grands enseignements. Seuls 14% des cadres interrogés se disent insatisfaits par leur travail (contre 30% « très satisfaits » et 55% « plutôt satisfaits »). Ce chiffre cache des inégalités : 88% des hommes se déclarent satisfaits contre 76% des femmes, 86% des salariés du secteur privé contre 82% des salariés du secteur public. Enfin, et sans surprise, 90% de ceux qui gagnent 4500 euros et plus se disent satisfaits contre 77% de ceux qui gagnent 2000 euros et moins.

La reconnaissance en question

Cette impression générale de satisfaction doit toutefois être nuancée sérieusement, car dès que l’on entre dans le détail on voit apparaître des lignes de tension. Ainsi, si tout ce qui concerne l’autonomie, l’intérêt du métier, la capacité d’initiative, l’ambiance de travail ou encore la sécurité de l’emploi fait l’objet d’une forte satisfaction, on constate un décrochage dès que l’on entre dans ce qui concerne la rétribution au sens large : des questions sur la reconnaissance, le niveau de rémunération, le système d’évaluation ou encore les perspectives d’évaluation voient la proportion d’insatisfaits passer le tiers des sondés. Sur les perspectives de carrière, près d’un cadre sur deux (54%) se dit insatisfait. Tout suggère que si l’activité proprement dite est encore un sujet de réelle satisfaction, la façon dont l’entreprise et la hiérarchie reconnaissent et rétribuent ce travail est beaucoup moins satisfaisante.

Comment la fonction cadre évolue-t-elle ?

Sur ce sujet, les cadres sont nettement plus réservés. S’ils sont globalement satisfaits de leur situation présente, ils s’interrogent au sujet de leurs perspectives personnelles (sujet le moins satisfaisant de la série précédente) et s’avèrent inquiets