Il est faux de scinder la population des cadres en deux sous-groupes étanches, les experts d’un côté, les managers de l’autre. Cette dichotomie a peut-être correspondu à une réalité dans le passé, mais elle n’est plus vraie aujourd’hui. A un moment ou à un autre de leur carrière, tous les cadres ont désormais à exercer des responsabilités de manager. Il est tout aussi faux de penser que certains ont la bosse du management et d’autres pas. Encadrer le travail - c’est-à-dire manager - c’est du travail. Ce n’est pas un talent individuel inné, cela s’apprend.

Reste à savoir comment cela peut s’apprendre. Tel était le thème du colloque que l’OdC a organisé le 6 décembre 2013 dans l’amphithéâtre de la confédération1.

Une question d’attitude

Comment un manager peut-il se professionnaliser ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord se demander ce qu’est un bon professionnel du management. L’avis des participants a été unanime : un bon professionnel, c’est quelqu’un qui possède un savoir-faire (la maîtrise des outils de gestion) doublé d’une culture lui permettant de comprendre quelle est sa contribution personnelle à la performance collective dans son entreprise, dans son environnement et même de façon plus générale dans la société ; mais c’est en même temps quelqu’un qui a su trouver la bonne attitude, la bonne manière de se comporter avec l’ensemble de ceux qui composent sa communauté de travail.

Manager c’est écouter, parler vrai, donner envie, c’est donc avant tout adopter un certain comportement. Tous les participants l’ont confirmé : pour être capable de bien manager, il faut se connaître soi-même, car cela mobilise des choses qui tournent autour du corps et de l’émotion. C’est une disposition d’esprit consistant