En Tunisie, l’Union générale du travail (UGTT) a toujours joué un rôle politique en sus de son action syndicale, depuis son engagement dans le mouvement de décolonisation. Un choix qui lui a valu il y a deux ans le prix Nobel de la paix au côté d’autres organisations de la société civile. « Jamais un syndicat au Maghreb et au Proche-Orient n’avait eu un rôle politique aussi important que l’UGTT dans la révolution tunisienne. Dès le début du soulèvement, les locaux des unions régionales ont servi de quartier général aux manifestants. Les cadres et dirigeants syndicalistes ont été à l’initiative de nombreuses actions de solidarité. La révolution du 14 janvier 2011 s’inscrit dans la continuité du mouvement social initié en 1978 » explique Najet Mizouni, enseignante à l’Université Paris-VIII1.

Des deux côtés de la Méditerranée, les relations sont historiques : la CFDT travaille avec l’UGTT dans plusieurs domaines de coopération. Des projets fédéraux ont été initiés dont les programmes s’inscrivent dans la durée : la formation professionnelle, la formation syndicale, la protection sociale, les conventions sectorielles, les classifications...

Citons, outre la Fédération FGMM (métallurgie), la FGA (agroalimentaire), la FGTE (équipement, transports) et la F3C (conseil, culture, communication), l’exemple de la fédération Interco (collectivités locales) qui a signé un programme de coopération avec les agents municipaux adhérents à l’UGTT. « Nous les accueillons dans un certain nombre de villes afin d’étudier ensemble les conditions de travail et les préoccupations professionnelles des agents » explique Stélios Tsiakkaros, secrétaire fédéral. Les deux fédérations se sont engagées à organiser un séminaire national dans le domaine de la santé et les comités d’hygiène, à former des animateurs en vue de s’approprier