Notre économie connaît depuis une quinzaine d’années une remise en cause qui a été encore renforcée par la crise financière de septembre 2008 dont nous ne parvenons pas à sortir. Un des principaux reproches faits au capitalisme contemporain est le pouvoir excessif qu’auraient pris les actionnaires dans la gouvernance de l’entreprise face à des contre-pouvoirs de plus en plus faibles. Le modèle de cogestion des entreprises allemandes constitue une alternative intéressante au modèle capitaliste actuel puisqu’il donne justement aux salariés un pouvoir sur la gouvernance de l’entreprise.

Qu’est-ce que la cogestion ?

Initialement, la cogestion est un principe de la démocratie allemande selon lequel tous ceux qui sont concernés par une décision doivent pouvoir y prendre part. On retrouve ce principe dans différents domaines et niveaux de décision. Au sein des entreprises, ce principe se décline en deux types distincts de cogestion :

La cogestion d’établissement se situe au niveau de chaque unité de production. Dans chacune d’entre elles, les salariés sont représentés au sein d’un conseil d’établissement qui dispose de droits de décision sur les questions dites sociales (embauches, licenciements, indemnités de licenciement, horaires, conditions de travail…).

La cogestion d’entreprise se situe à une plus grande échelle puisque l’ensemble des salariés de l’entreprise sont représentés au sein du conseil de surveillance, un des organes du modèle de gouvernance des entreprises allemandes dont la principale fonction est de valider les décisions du directoire, l’équivalent allemand du comité de direction. Les représentants des salariés disposent de droits sur les questions de gouvernance et les questions économiques (nomination des dirigeants, investissements, restructurat