Après avoir parlé de l’héritage, réexaminant le modèle de développement en vigueur au Brésil et ses résultats, je viendrai au présent, tentant de cerner les tendances dominantes sur la scène internationale, et de voir comment le Brésil s’adapte à ces tendances dans les années quatre-vingt-dix. A mon avis il n'y a pas eu de redéfinition du modèle de développement brésilien, mais une simple adaptation de la trajectoire antérieure aux nouvelles conditions qui apparaissaient sur la scène internationale. Je terminerai en discutant de ce que seraient les défis pour implanter un autre modèle. Tout le long de mon exposé, je chercherai à parler du rôle des ingénieurs.

Un héritage dynamique

Pour commencer on doit demander : quel est l’héritage ?

L’héritage, c’est un pays avec une économie parfaitement dynamique et une société fracturée. Pour le président Fernando Henrique Cardoso, « le Brésil est un pays développé et inégal ». Je ne suis pas d’accord avec la première partie de la proposition. Nous ne sommes pas un pays développé, car on ne peut pas concevoir un pays développé avec une fracture sociale comme celle du Brésil.

Dans la conception de F.H. Cardoso, le Brésil doit, en tant que pays développé, s'intégrer au « premier monde » des pays dominants mais en tant que pays inégalitaire il ne pourra y intégrer que sa partie développée, avec des programmes sociaux pour le reste du Brésil. En synthèse : intégration compétitive mais communauté solidaire.

Je pense que le Brésil n’est pas un pays développé mais qu'il est sans nul doute une des économies les plus dynamiques du monde. Au début du siècle, nous étions un pays agricole, qui exportait des produits de base. Le recensement démographique réalisé en 1920 montrait que 70 % de