Après un congrès serein, marqué par une forte cohérence d’orientation, des choix qui poursuivent de longues années d’insistance syndicale sur des thèmes de fond, les résultats prud’homaux sont une première confirmation de leur impact, au moment où notamment quand il s’agit de temps de travail leurs premiers résultats commencent à se faire sentir. Ces résultats valident la stratégie suivie depuis longtemps par la CFDT avec les cadres : les cadres la trouvent crédible, solide, gagnante.

Mais surtout, ces élections affirment avec une netteté éclatante que les cadres ont choisi le syndicalisme qui les insère dans le monde des salariés, qui leur permet de vivre pleinement ce qui les rapproche et les relie aux autres, de partager valeurs et solidarités, tout en recherchant le traitement précis des attentes, des questions et des responsabilités qui leur sont propres. Ils ont montré qu’ils ne veulent pas d’un syndicalisme qui les isole des autres salariés, qui les sépare, qui les traite comme une caste dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Et ce n’est pas qu’une affaire d’emplois, de craintes face au chômage et de désarroi face à un monde qui change dans les entreprises. Car, si les difficultés ont accéléré cette prise de conscience, le changement est plus profond, plus structurel, plus définitif.

Prenons l’exemple du temps de travail. Les cadres ont dû accepter des temps démentiels et souvent intégrer cette donnée dans leur fond culturel. Le débat actuel montre qu’ils n’en sont plus là et que, revendiquant la réduction du temps de travail pour eux-mêmes, ils doivent se situer - et ils se situent - en même temps comme des acteurs, des créateurs d’innovation pour les aménagements et les réorganisations du temps et du travail qui nécessairement accompagnent ce mouvement. De nouvelles responsabilités les attendent, de nouveaux enjeux sont déjà dessinés, le