En juin 2022, l’association Réalités du dialogue social a créé un groupe de réflexion avec des membres et partenaires pour questionner le « sens au travail » dans une démarche paritaire.

 

 

Lors des échanges entre représentants d’employeurs et de salariés, conscients des enjeux concrets du travail, la qualité du travail s’est imposée comme terrain d’enquête. Pour comprendre cette notion et où se situait le dialogue, trente-trois entretiens ont été menés de juin 2022 à mai 2023 avec des représentants élus du personnel et/ou syndicaux et des dirigeants, direction de ressources humaines et direction des relations sociales, de tous secteurs (médicosocial, service à la personne, informatique, aide à la restauration, assurance, mutuelle, édition, spectacle, industrie, etc.), public ou privé, d’effectif variable. L’étude publiée en octobre 2023[1] a montré que plusieurs représentations de la qualité du travail cohabitaient : côté syndical, une approche par le travail réel est évoquée avec les réalités du travail, le « vrai boulot », la question des temps invisibles, l’organisation du travail ou la qualité des matières premières ; côté employeur, le contrôle du résultat domine comme l’appréhension de la qualité du travail au travers des exigences de conformité, de la façon de la mesurer pour éviter la subjectivité.

 

Cette exploration a montré une qualité du travail dégradée par des facteurs comme :

- l’intensification du travail, la pression managériale, le manque de temps pour bien faire conduisant les syndicats à considérer cruciale une réflexion sur les temps et déplacements alors que le besoin de reconnaissance de leur travail et le fait de pouvoir en parler sont avancés comme critères de sens au travail ;

- la pression économique présentée comme facteur de qualité