Quand on cherche les différences qui marquent en France la catégorie « cadres », on tombe très vite sur la question du temps de travail. Qu’en est-il dans le reste de l’Europe ?

On peut partir d’un point commun : ceux qui sont considérés comme cadres n’entrent généralement pas dans les règles fixant la durée du travail. Ce qui se traduit pratiquement par le fait qu’ils ne perçoivent pas de rémunération pour heures supplémentaires. Cela étant, il demeure des différences importantes, tant sur le plan juridique que sur celui des cultures en présence.

Différences juridiques, d’abord : dans certains pays, comme la France, les cadres sont compris dans les accords, soit sous une forme spécifique soit en tant que salariés ; mais ce n’est pas le cas partout.

Mais les vraies différences résident dans ce que l’on nomme quelquefois la « norme sociale », qui tient davantage aux habitudes culturelles du pays. Et c’est là que le bât blesse, côté français. En effet, il est notoire que dans notre pays, plus on en fait, plus on est présent, mieux on est considéré au sein de l’organisation. C’est en tout cas ce que suggèrent les comportements, avec comme effet pervers que celui qui se conduit d’une façon différente se fait remarquer…

En Allemagne, dans certains pays d’Europe centrale, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, c’est le contraire : celui qui resterait plus longtemps au bureau donnerait un mauvais signal, on interpréterait cela comme la preuve d’une mauvaise organisation…

Cette norme sociale conditionne-t-elle aussi la façon d’organiser la production ?

On peut en effet repérer des différences significatives dans la façon de concevoir les process et les méthodes de travail. Les Français passent ainsi plus de temps en réunion, les échanges et les joutes verbale