Le 2 décembre 2009, Nicolas Sarkozy, pour faire face à l’afflux dans les centres de vaccination contre la grippe A, a demandé une plus large ouverture de ces centres. Comment se sont mises en place les réquisitions à la suite de la demande présidentielle ?

Les réquisitions se sont faites dans la plus grande précipitation. Dès le jour de la déclaration du président de la République, le deux décembre, le préfet des Hauts de Seine a demandé à l’administration financière départementale d’organiser la réquisition. J’imagine que cela s’est passé ainsi dans tous les départements français. Les responsables des centres des impôts se sont donc vus contraints d’organiser la réquisition pour le lendemain, c’est-à-dire le trois décembre. Il fallait réquisitionner suffisamment de fonctionnaires pour que les centres de vaccination soient ouverts sept jours sur sept, de huit heures du matin à 22 heures.

Les vacations se sont donc organisées dans la plus grande précipitation, en désignant dans l’urgence des collègues, qui ont été pour le moins tous pris au dépourvu. Tous les cadres étaient concernés par la réquisition : les cadres A et A+ comme responsables adjoints des centres de vaccination, les cadres B et C comme responsables de l’accueil des personnes qui venaient se faire vacciner. C’est mon administration, l’administration fiscale, qui a été la plus concernée par ces réquisitions soudaines.

Personne ne contestait la réquisition, nous sommes tous des fonctionnaires au service de l’Etat, ce qui comporte aussi des contraintes. En revanche, ce qui a été très mal vécu le deux décembre, c’était cette précipitation, cet affolement.

Rien n’avait été prévu pour faire fonctionner correctement les centres de vaccination, alors que l’épidémie avait commencé depuis plusieurs semaines. Nous avons eu l’impression de devoir, en bout d