Dans quel contexte le Centre des jeunes dirigeants a-t-il décidé de s’engager dans une démarche de formation à la performance globale ?

Depuis 70 ans, et en rupture avec une vulgate néolibérale considérant que le seul but de l’entreprise est le profit, nous affirmons que sa finalité est d’être au service de l’homme. Au cours des années 1990, on voit se développer des notions comme l’entreprise citoyenne et l’entreprise responsable. Force est de constater, pourtant, que ce développement n’enraye en rien la persistance du chômage et les divers désordres écologiques et environnementaux.

La législation consacre toutefois cette évolution : l’article 116 de la loi relative aux nouvelles régulations économiques (votée le 15 mai 2001) oblige les entreprises françaises cotées à intégrer à leur rapport annuel, à partir de l’édition 2002 (publiée en 2003), une partie consacrée à la manière dont la société prend en considération les conséquences sociales et environnementales de son activité.

L’exercice a pourtant ses limites : il ne coûte rien à l’entreprise de se déclarer éthique ou citoyenne. Aux yeux du CJD, la question s’est donc posée d’aller plus loin, en valorisant un engagement concret en faveur du développement durable. C’est dans ce cadre que nous avons élaboré, au terme d’une série d’expérimentations menées par nos membres dans plus de 500 entreprises, notre Charte du bien entreprendre (2004), au centre de laquelle est placée la « performance globale ».

Comment définir cette « performance globale » ?

C’est une recherche d’équilibre entre performance économique, performance sociale et performance environnementale. Elle suppose une série d’arbitrages permanents entre les intérêts souvent contradictoires des dif