Qu’entend-on par évaluer une politique publique ? Il s’agit d’en mesurer les coûts et bénéfices. Une bonne évaluation ne se limite pas seulement à un total agrégé mais doit aussi considérer les effets (re-)distributifs de la politique qui est évaluée. Une bonne évaluation doit aussi annoncer le niveau de fiabilité et de précision de ses estimations. Enfin, et en cas de verdict négatif, une bonne évaluation doit offrir des suggestions d’amélioration.

Le cas français

Il existe certes de mauvaises politiques qu’il faut supprimer et remplacer par d’autres plus à même de remplir les objectifs du politique. Souvent toutefois, les dysfonctionnements d’une politique peuvent être grandement réduits avec des changements en apparence mineurs qui ne remettent pas en cause la totalité du projet. Une bonne évaluation se doit aussi d’identifier ce type d’amélioration.

Actuellement, les débats français sur les politiques publiques se réduisent à des affrontements où l’idéologie prime sur les réalités les plus élémentaires. Chacun peut affirmer ce que bon lui semble pourvu qu’il puisse crier suffisamment fort. Ceux qui ne sont pas d’accord sont obligatoirement des idéologues dangereux ou des menteurs qui cherchent à dissimuler leurs intérêts – le plus souvent les deux à la fois. Que ce soit sur l’organisation du marché du travail, l’apprentissage de la lecture ou le maintien de l’ordre dans la cité, l’invective domine et la confusion règne. Cet état de fait implique qu’en matière de politique publique, la France n’apprend pas. Les mauvaises politiques sont maintenues et de nouvelles politiques, souvent contestables, sont mises en place, souvent dans l’indifférence générale, parfois dans l’agitation la plus complète.

Comment fonctionne l’évaluation des politiques publiques en France ? Ou plutôt comment ne fonc