L’instauration de la VAE a placé les vingt-neuf IAE français dans une position délicate, en consacrant leur position centrale dans le monde de la formation continue tout en les dépossédant virtuellement de leur capacité à former, au profit d’un simple rôle de « valideur ». Cette petite révolution culturelle ne se fait pas sans difficulté, même si les IAE jouent sans doute davantage le jeu que d’autres institutions plus attentistes. Restent que des résistances subsistent, qu’on peut repérer par exemple dans la mise en avant d’un « manque de moyens » qui empêcherait de constituer des jurys suffisamment nombreux pour traiter tous les dossiers, ce qui conduit à ne traiter que les dispenses pour accéder à la formation. Entre la légitimité de la question des moyens et la bonne ou la mauvaise volonté des institutions, on ne tranchera pas ici ; reste que pour ceux qui déposent un dossier de VAE, l’itinéraire peut se révéler plus compliqué que prévu.

C’est ici qu’intervient l’association des anciens élèves. Comme le remarque Dorothée Scurti, « les gens qui s’adressent à l’association cherchent des renseignements qu’ils n’obtiennent pas ailleurs, comme par exemple la meilleure façon d’obtenir un financement par le Fongecif. Le budget de celui-ci étant de plus en plus resserré, il devient difficile de faire valoir ses droits, et un peu de conseil n’est pas inutile pour trouver la meilleure stratégie. » Les personnes qui envisagent de monter un dossier de VAE ont d’ailleurs la chance d’être dans la «bonne case », mais Serge Scurti note que le système reste dissuasif, compte tenu des profils notamment : « ce sont souvent des gens qui n’ont pas confiance en eux, qui n’oseront pas pousser la démarche jusqu’au bout, ou qui le feront d’une façon inappropriée. Il faudrait sécuriser le système. »

L’association, dès lors, apparaît comme l’