objet de cette étude est d’ap-L’ porter un certain nombre de pistes de réflexions et d’actions sur la base d’une série d’entretiens menés auprès de cadres bénéficiant d’un dispositif de réduction du temps de travail depuis un an1. Surtout, il s’agit de donner des éléments de réponse à la question complexe que les partenaires sociaux doivent aujourd’hui se poser dans la perspective de l’application de la loi Aubry : comment construire un projet de réduction du temps de travail qui permette de concilier à la fois les aspirations des cadres à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, leur revendication d’autonomie dans la gestion de leur temps de travail et les contraintes économiques et organisationnelles qui pèsent sur les entreprises ?

Les cadres sont les acteurs clés du changement

L’enquête nous montre l’étendue des responsabilités des cadres lors de l’introduction du processus d’aménagement et de réduction du temps de travail dans l’entreprise. Ce sont notamment les cadres qui assurent une fonction d’encadrement, c’est-à-dire les responsables d’unités de production, qui sont amenés à inventer les modalités pratiques d’organisation du travail adaptées aux contraintes de leur service, à planifier l’ajustement des ressources humaines disponibles, dans un contexte d’éclatement des temps collectifs, aux évolutions de la charge de travail, à contrôler l’application du dispositif, à intégrer les nouveaux embauchés et surtout à convaincre et mobiliser leurs salariés. Et si les directions s’appuient ainsi sur les cadres de proximité pour mettre en place le dispositif, c’est en raison de leur connaissance concrète du travail et du milieu humain dont ils ont la responsabilité. Aussi, étant les seuls à connaître simultanément les attentes et les craintes de la base et du so