Changer les instruments de gestion est un défi syndical, ce fut la conclusion de l'atelier, dont les intervenants étaient Michel Capron, Francis Ginsbourger et Jean-Paul Bouchet.

Les instruments de gestion remis en cause

Aujourd’hui, les instruments de gestion (IG) sont remis en cause. Nous sommes dans une phase de recomposition. Dans les pays occidentaux, s'inspirant des travaux de H. Simon, de M. Crozier, des économistes, des dirigeants d’entreprise, des contrôleurs de gestion réfléchissent à leur renouvellement. Que disent-ils ?

Une technologie invisible

Les IG, qui interviennent en amont de la décision économique, jouent de manière décisive par les représentations qu’ils induisent et les comportements qu’ils provoquent. Ils interagissent avec le monde dans lequel ils sont opérés. Les décideurs se laissent guider par les IG et non l’inverse. Michel Berry 1 décrivait dans les années soixante-dix la gestion comme une « technologie invisible » dont les décideurs étaient le « jouet ». Aujourd’hui, la réduction de la masse salariale est devenue, pour toute la hiérarchie, un automatisme de gestion.

La gestion mise en œuvre dans les entreprises par des structures hiérarchiques « gigognes », est dirigée par des experts centraux. Les IG, comme ces structures, adaptés à une production de masse et de stabilité ne sont plus pertinents pour l’économie plus complexe d’incertitude, de diversité, de flexibilité (et aussi de précarité) qui se développe aujourd’hui. 2

... qui joue contre l’emploi

On commence à se rendre compte que les IG ne sont pas neutr