Il y a de nombreux espaces de discussion : dans les processus de management, de dialogue social, de développement professionnel. Mais discuter au travail, est-ce débattre du travail ? L’intensification des conditions d’emploi - parcellisation des tâches, contrôle de l’activité, pression financière… - et le déplacement d’un management du travail vers l’individu impliquent d’instituer une parole et des échanges de qualité. Or, l’intensification même du travail qu’ont connu les organisations ces dernières années a supprimé nombre d’espaces naturels où les acteurs pouvaient réguler le travail. La mise en débat de l’activité prescrite ne s’impose pas en soi au sein des organisations productives alors même que la complexité impose de démultiplier les échanges. Le contrat de subordination étant déséquilibré, l’entreprise n’est pas un lieu démocratique. La question est celle de l’autonomie laissée au subordonné et de sa participation à l'organisation du travail. Les lois Auroux de 1982 (puis en 1986 pour les petites entreprises), sous l’impulsion de la CFDT, ont ouvert un droit à l’expression directe individuelle et collective. Il s'agit aujourd'hui de promouvoir plus largement le dialogue professionnel qui par ailleurs renouvelle les pratiques syndicales.