La mise en place d’une « discussion sur le travail » apparaît comme une voie de renouvellement du dialogue social dans les entreprises, soutenue à la fois par des voix institutionnelles et scientifiques. Mais quelles sont les vraies contributions de la discussion autour du travail ? Quelles sont leurs conditions de mise en place ? Sans rentrer dans le détail, je discute ici des principales caractéristiques du débat sur le travail ainsi que ses résultats, en focalisant surtout sur les réelles contributions qu’il peut apporter à l’homme et à l’organisation.

Quand la parole ne passe plus entre techniciens et managers

Les produits d’Electricité de France (EDF) et de Gaz de France (GDF) sont l’électricité et le gaz naturel, des énergies qui peuvent devenir dangereuses, du fait de leur nature incolore, inodore et sans forme particulière. La sécurité des systèmes a toujours été une des priorités pour les salariés de ces entreprises. Au cours des années soixante-dix, la production et la distribution des deux énergies connaissent un développement rapide. Mais le suréquipement et la catastrophe de Tchernobyl il y a vingt ans conduisent à un fort ralentissement du rythme de construction des centrales nucléaires. Puis, à la fin des années quatre-vingt-dix, un processus d’ouverture à la concurrence questionne le rôle majeur d’EDF et de GDF dans la politique énergétique. Les activités de production et de fourniture sont ouvertes à la concurrence alors que le transport et la distribution restent sous monopole1. EDF et GDF sont des entités distinctes, mais avec des directions partagées, notamment dans la distribution. Les entreprises ont développé des offres combinées gaz-électricité. Avec la filiation des entreprises, ERDF et GrDF pilotent un service commun chargé de la distribution, et notamment des inter