« 1996 sera l'année de l'aménage- ment du temps de travail au CLF ». C'est le PDG Pierre Richard qui le disait lors de ses vœux pour 1996, et très rapidement la CFDT, qui voulait promouvoir un processus d'« aménagement et réduction du temps de travail » prenait l'initiative d'une analyse de l'existant. Un questionnaire, élaboré avec les autres organisations syndicales et la direction de l'entreprise, était adressé à l'ensemble des salariés, dont 64 % répondirent. Seuls 9 % des salariés de l'entreprise déclaraient ne pas travailler plus que la durée conventionnelle (37 h 30), plus du tiers des salariés travaillant en moyenne plus de 45 heures, cette proportion passant à 47 % chez les cadres. La ligne CFDT d'ARTT pour l'emploi était « plébiscitée », selon ses représentants : massivement pour les salariés et plus encore pour les cadres l'aménagement devait permettre de créer des emplois, une réduction du temps effectif était attendue, la semaine compressée (37,5 h sur quatre jours) était à étudier, la semaine réduite (RTT sur quatre jours) était demandée, ainsi que les horaires personnalisés. La CFDT posait deux conditions à des négociations dont elle ne voulait pas qu'elles fussent simplement « à effet de communication externe » : d'une part « qu'on parle d'ARTT (R de réduction) et pas uniquement d'ATT : oui à la souplesse, oui à l'aménagement de l'existant, mais dans le cadre de la réduction du temps de travail », d'autre part « que la réduction du temps de travail se traduise par des embauches, car on ne voit pas bien comment, à effectifs constants, on pourrait travailler moins dès lors que la charge de travail reste la même ».

Introduire le « R »

En novembre 1996, la di