Il existe aujourd’hui un questionnement important sur les transformations du travail et de l’emploi en lien avec les « technologies du numérique » ou « du futur » ; en témoigne le nombre de rapports d’agences publiques, d’organisations syndicales (Anact, INRS, CFDT, CGT, CEO, Dares, FIM…), de think tank (La Fabrique de l’Industrie) ou encore de financements de recherches scientifiques (Défi « Stimuler le renouveau industriel » de l’ANR) sur ces questions. Ces transformations sont supposées être accélérées par la rencontre : d’une évolution des technologies (développement de nouveaux algorithmes d’intelligence artificielle, développement des technologies robotiques…) et d’une volonté politique de « modernisation des outils de production », tel que le programme « Industrie du Futur » en France, ou des programmes analogues à l’étranger (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Chine, Corée)[1]. En France, cette volonté politique s’appuie sur différentes formes d’action (instances de promotion, guides, diagnostics techniques ou économiques, financements régionaux…) qui enjoignent les dirigeants d’entreprise – notamment de PME – à transformer leurs équipements de production et leurs modes d’organisation du travail[2]. Le programme Industrie du futur ambitionne ainsi de redessiner les contours du monde industriel à travers une volonté politique forte en donnant une place importante à « l’humain » et à la collaboration de tous et toutes à la transformation de l’industrie. Les cadres et dirigeants sont alors en premières lignes pour penser et conduire ces transformations. L’activité des dirigeants de PME est au cœur de ce processus, car ce sont eux les garants des décisions et des modes de conduite du changement qui permettront in fine de garantir un travail en santé et en performance. D’autant plus dans un contexte politique où ces dirigeants sont