L'année 1996 est décisive pour les télécommunications en France avec le changement de statut de l'opérateur public national, France Télécom, en société anonyme et l'examen au Parlement d'un projet de loi visant à instituer un nouveau cadre réglementaire dans ce secteur. Cette modification de notre réglementation nationale s'inscrit dans un contexte institutionnel communautaire programmant pour le 1er janvier 1998 l'abolition des monopoles nationaux sur les réseaux publics commutés et les services de transport de la voix au sein de l'Union européenne. Publication opportune pour qui veut appréhender les tenants et les aboutissants de la déréglementation en cours sur les infrastructures de communication, l'ouvrage de Laurence Bancel-Charensol constitue dans ce domaine une référence incontournable.

L'auteur distingue dans cet ouvrage, deux modèles principaux de déréglementation, ou plutôt selon le mot de Jacques Lesourne de reréglementation. Le premier modèle analysé, dont les USA constituent l'archétype en tant que pionniers d'un processus de régulation sectorielle caractérisé par la dilution extrême du pouvoir exécutif en matière de Télécommunications, est le modèle adaptatif où l'affrontement des acteurs apparaît comme le déterminant principal de la structuration du secteur. A l'opposé, c'est le modèle programmé qui semble caractériser les pays comme l'Allemagne ou la France où la démarche adoptée pour libéraliser le secteur procède plutôt par une intervention dirigiste de la puissance publique. Les autres exemples nationaux étudiés, Grande-Bretagne et Japon, sont présentés comme des exemples de transition respectivement du modèle programmé vers le modèle adaptif et inversement.

Bien évidemment, le travail de synthèse entrepris par l'auteur ne saurait être réduit à la présentation de ce schéma conceptuel et de ses implications. Analysant la genès