Malgré leurs différences de culture et de langue, il y a deux valeurs que les pays d'Europe ont porté et qui réunissent les jeunes entrepreneurs européens : la démocratie et l'économie de marché. J'en rajouterai une troisième : le paradoxe, puisque la démocratie et l'économie de marché sont antagonistes à terme. L'Europe a donné au monde ces deux modèles sans livrer le mode d'emploi qui permettrait de les concilier dans une dynamique constructive. Son défi aujourd'hui est d'inventer les voies concrètes d'une conjugaison réussie.

Un modèle politique alternatif

Les grands systèmes politiques dominants en Europe aujourd'hui s'apparentent soit à la social-démocratie soit au libéralisme. A chaque élection, les hommes politiques eux-mêmes nous somment de choisir entre ces deux modèles de gouvernement. Quelle supercherie ! Car la social-démocratie et le libéralisme ne constituent pas deux modèles politiques différents, mais sont deux modes de régulation différents pour retourner à un seul modèle, celui du passé fondé sur une socialisation par le plein emploi salarié.

Les libéraux, pour retourner au plein emploi à tout prix nous proposent de faire du travail un vrai marché, c'est-à-dire un marché où on peut casser les prix. Les sociaux-démocrates, qui ne peuvent assumer cela, nous proposent une régulation par l'assistance sociale, en attendant une relance de la consommation qui permettrait de retourner au plein emploi. Les chemins sont distincts mais la finalité reste la même.

Une réflexion typiquement européenne, cherchant à conjuguer démocratie et économie de marché, proposerait un modèle alternatif qui repenserait la place du travail dans la vie des hommes.

En France (et les moyennes européennes sont sensiblement les mêmes) le temps de travail n'a cessé de diminuer depu