La CFDT et le mouvement syndical brésilien entretiennent des relations intenses depuis plus de vingt ans. Elles se sont nouées au cours des années soixante-dix quand les syndicalistes brésiliens fuyant la dictature de l'époque ont reçu en France un accueil et un appui de la CFDT. Jusqu'au début des années quatre-vingt, cette solidarité s'est traduite par des programmes de formation pour des centaines de syndicalistes dont certains ont occupé des responsabilités dès la création de la CUT en 1983. Défendant les libertés, dont la liberté syndicale, la CUT n'est pas née seulement des luttes contre la dictature mais aussi pour opérer une rénovation du syndicalisme. Elle visait à abroger le système ancien de l'unicité syndicale, de l'impôt syndical obligatoire et de l'ingérence de l'Etat dans les relations professionnelles. Quinze ans plus tard, dans les faits, c'est une victoire puisqu'il y a pluralisme et indépendance du mouvement syndical brésilien mais semi-victoire puisque subsiste l'ancienne réglementation dont la CUT s'accommode mal.

La rénovation du syndicalisme toujours en marche

Malgré le handicap de cette législation, la CUT poursuit l'objectif d'adaptation du syndicalisme. Pour aller sur cette voie, elle cherche à intensifier ses échanges avec la CFDT sur les thèmes de syndicalisation et de structuration. Actuellement, la CFDT est sollicitée pour apporter son expérience de syndicalisation dans les nouveaux secteurs d'activités comme les cadres ou les services, pour préparer une réforme statutaire visant à implanter des sections syndicales dans les entreprises et pour former des militants à intervenir dans les institutions à gestion paritaire. Enfin, la CUT a réussi un rééquilibrage essentiel en affiliant la puissante confédération du monde rural, la CONTAG, ce qui s'est traduit au niveau de nos échanges par une acce